PROTECTION RAPPROCHEE – ACCOMPAGNEMENT SECURITÉ
La protection rapprochée consiste à protéger physiquement une ou plusieurs personnes en utilisant des méthodes adaptées et réfléchies face à des risques et des menaces identifiées et élevées.
C’est un dispositif très lourd, très coûteux, très voyant, conçu pour réagir sur l’instant.
Je parlerai du dispositif de “dissuasion-réaction”.
Ceci implique obligatoirement un travail d’équipe au cours duquel chaque agent doit remplir une fonction et un rôle bien précis ; conducteur, tirailleur, précurseur (ou recueil), siège (ou épaule), chef d’équipe…
Un vrai dispositif de protection rapprochée ne doit pas se limiter par la simple mise en place de gardes du corps pour se rendre d’un point A à un point B.
Une véritable réflexion et analyse doit avoir lieu en amont, des process d’exécution doivent être travaillés en équipe et une confiance doit s’installer avec la personnalité protégée.
Sans confiance, il n’y pas ou peu de communication, donc pas ou peu d’efficacité in fine.
Ensuite, la protection rapprochée nécessite une formation solide, une expérience réelle et un entraînement quotidien, un savoir-faire que peu de personnes disposent en réalité.
Même au sein d’unités d’élite ou de l’armée, tout le monde ne maîtrise pas ce métier à part entière.
Il ne suffit pas d’être un gros bras, pratiquer les sports de combat, porter une radio, des lunettes de soleil et une oreillette pour devenir officier de sécurité et savoir protéger les autres.
Nombreux sont ceux qui, ayant obtenu des qualifications diverses (APR, APRA en France ou SIA dans les pays anglo-saxons), prétendent maîtriser les techniques de protection rapprochée, mais il n’en est rien…
Obtenir un permis de conduire ne donne que le droit de commencer à apprendre à conduire et seul l’expérience fait son œuvre; il en va de même pour la protection rapprochée.
De manière générale, lorsqu’une équipe est inférieure à 3, on ne peut pas parler de protection rapprochée mais uniquement d’« Accompagnement Sécurité ».
Aujourd’hui, en France, 95% des prestations privées sont des missions d’accompagnement sécurité et non des missions dites de « PROTEC » ; encore plus sur des gros événements tels que des concerts ou des shootings de luxe où ces prestations s’apparentent plus à du gardiennage.
A ce jour, uniquement les unités spécialisées de la police et de la gendarmerie sont en mesure de réaliser ces missions, les lois juridiques sont mises en place dans ce sens.
A l’étranger, particulièrement aux Etats unis, les méthodes sont encore différentes avec un affichage volontaire, un déploiement de moyens et une démonstration de force assumée..
Il n’en demeure pas moins que le nombre d’incidents les concernant est supérieur au nôtre et que notre expertise n’est donc plus à prouver.